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Les Tombeaux, 1986-1987
 
 
 
 
A propos de cette série  
 
13 peintures, inspirées de 13 vies ou oeuvres.

Ecart entre vie foisonnante et réduction du tombeau.

Les tombeaux sont ceux de Marilyn MONROE, Joseph BEUYS, Mark ROTHKO, Morris LOUIS, Jean DUBUFFET, Andy WARHOL, Fred ASTAIRE, Charlie PARKER, Tino ROSSI, Jacques BREL, Joan MARTI, HERGE, Yves KLEIN.
 
 
 
Ce qu'en dit Micheline LO  
 
J'ai peint une série de Tombeaux, qui voulaient rejoindre en un hommage à de grands défunts l'image qu'ils laissaient d'eux.

Ce qui m'attirait c'est leur paradoxe. Marylin Monroe, la blonde éternellement jeune, était naturellement rousse; naturellement aussi il lui fallait veillir. Le saxophone de Charlie Parker faisait la musique la plus déchiquetée, mais aussi la plus swing. Edith Piaf fut ce petit rond blafard au somment d'une robe noire, mais qui produisait une voix énorme. Fred Astaire croisait mimique et géométrie.

Les "tombeaux" sont un genre littéraire où le poète tente de rassembler en une pièce courte, par exemple un sonnet, toute une œuvre et une vie. La peinture peut-elle rassembler en une toile le paradoxe de Marilyn, fruit pulpeux mais tellement fragile ? Il fallait essayer.

Cela donna pour Edith Piaf la voix immense dressée sur la minuscule robe noire. Pour Charlie Parker, the bird, une éruption multicolore. Une quinzaine de toiles furent faites ainsi : dont Rothko, Beuys, Hergé, Fred Astaire…


PS: Pour le Tombeau d'Hergé, voir le texte que Micheline LO y a rattaché.
 
 
 
Ce qu'en dit Henri VAN LIER  
 
Saint Antoine, la Nativité, l'Espagne et Dante se mouvaient dans le paysage cérébral en général. Restait à cerner celui-ci chez des individus.

Ainsi s'imposa à nouveau le portrait, ce genre pictural abandonné par l'art « moderne » et même « post-moderne ». Ici, le premier entrepris, celui de Marilyn Monroe, était trop grand pour être dressé sur le mur de sa maison d'été en Drôme provençale. Elle le peignit donc au sol, et retrouvant son travail un matin, crut voir une pierre tombale. Pourquoi ces portraits ne seraient-ils pas des Tombeaux, selon le titre de Mallarmé pour ce groupe de ses Sonnets où chacun devait se fixer « tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change » ?

Nous n'omettrons aucun des treize Tombeaux, parce que leur système dévoile sans doute quelque chose du paysage cérébral du peintre lui-même

PS: Pour les textes écrits par Henri VAN LIER sur les treize Tombeaux, voir les textes rattachés à chacun d'entre eux.