Les poèmes de Saint-John Perse opèrent un vaste balayage. De grands vents purificateurs éventrant les bibliothèques dispersent la stagnation livresque, ouvrent les poumons sur l'air pur : « Et ne voilà-t-il pas déjà toute ma page elle-même bruissante ?» La peinture allait-elle entreprendre des toiles quasi vides, associées au grand renouvellement ? Après incubation, le projet prit une autre allure. Chacune des toiles recopie au complet un des vingt-six poèmes, courts et longs. Cela donna des superpositions, où les jambages de surface enfouissent les mots sous-jacents, remplacent le vieux par du neuf, détruisent et rafraîchissent. Dans des climats colorés tous différents, avec des émergences verbales dans le tissu graphique.
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