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Nativités, 1984 à 1985
 
 
 
 
A propos de cette série  
 
10 peintures, vynile sur toile, presque toutes de grandes dimensions, inspirées de la naissance en général.
 
 
 
Ce qu'en dit Micheline LO  
 
Quand j'ai peint des Annonciations et des Nativités, c'était pour l'écart entre le naturel et le divin, bien plus que pour leur conciliation. Il me semble que l'unité de mes toiles se fait hors d'elles-mêmes, en suspens quelque part dans le fantastique des mythes. D'où peut-être je peins des ensembles, des suites.

Cette série a tenté en quelques toiles de visualiser l'écart entre deux perceptions : la naturelle et la surnaturelle, sans privilégier l'une ou l'autre.

 
 
 
Ce qu'en dit Henri VAN LIER  
 
Une artiste des formations neuroniques devait être aussi celle de la Naissance en général.

Noël 1985 approchait. Assurément, les Rois mages des Évangiles, avec leur étoile et leurs présents, continuaient les délires réalistes de La Tentation de saint Antoine. Mais l'essentiel fut que l'étoile ici fut La Nativité en croix, où Eve parturiente apparut mains à droite, pieds à gauche, écartelée en une croix de saint André qui remplissait une toile carrée de 140 x 145 cm, dont le centre était occupé par une vulve irradiante portant le surgissement de l'Enfant, bras glorieusement écartés.

Parmi ses cheveux flottants, le visage de la Mère était ailleurs, assistant de loin à une action qui la dépassait, depuis le bout du monde et des choses. Entre ses jambes ouvertes, les deux mufles de l'Ane et du Bœuf évangélique rappelaient que les générations sont en continuité avec les pulsions millénaires des animaux et des plantes : « Au très grand large loin de nous fut imprimé jadis ce souffle », avait-elle lu dans Amers de Saint-John Perse. En dessous de l'éruption, un mâle qu'on peut nommer Joseph était en train d'écrire. Car seule l'écriture consacre un événement.